Patrimoine "La Motte Féodale"
Naissance du village.
L’hypothèse qui semble se dégager sur la naissance du village est faite par des conclusions que Bernard OGER et Patrick LEQUETTE sont arrivés à faire ensemble. Le village a vu le jour par l’implantation d’une peuplade celtique à l’époque de la Tène en bordure du fleuve avec une semi sédentarisation de l’homme celte aux cotés de population autochtone. L’installation des tribus gauloises indépendantes se transplantera petit à petit sur le belvédère actuel en un village fermé conçus pour la défense et le refuge de la population en cas de menace extérieure protégé par une enceinte fossoyée. L’occupation progressive du belvédère actuel qui domine le fleuve sera un site à vocation militaire qui durera jusqu’au XIVième siècle. L’occupation romaine y implantera des installations de gué pour la surveillance du fleuve à proximité d'une voie reliant le Neubourg au sud ouest vers les Andelys au nord et devait rejoindre la grande voie de circulation romaine reliant Lutèce (Paris) à Rotomagus (Rouen). Un des chemins du village garde les traces de cette voie romaine. Le village se transforma en un curtis Mérovingien, puis Carolingien, et que des élévations successives vont créés jusqu’au XIième siècle la motte que nous connaissons actuellement.
La Motte Féodale.
Lettre de M. Verlut responsable du CARMEN (centre archéologique et de recherche de l’est de la Normandie) adressée à Bernard Oger Historien du village.
« L’ensemble du centre du village contient des vestiges de grand intérêt pour l’histoire régionale et pour celle de la genèse du village actuel, et à ce titre mérite protection, étude et mise en valeur. La motte dite « Motelle », principal élément d’une fortification, ici vraisemblablement édifié au XIième siècle. Entourées d’un fossé, ces fortifications comprennent deux éléments l’un plus défensif : la motte, l’autre plus résidentielle, la basse-cour. A Venables la motte relativement bien conservée (sauf fossés comblés et flan sud ouest éventré) par ses dimensions modestes semble n’avoir pu recevoir qu’une tour de gué, sans doute en bois. Les maçonneries qui auraient été rencontrées lors de fouilles au début du XXième siècle, correspondent à une modification ultérieure( construction d’un tertre par émottement d’un bâtiment) la basse-cour s’étend entre la motte et la route (du 9 et 10 juin) . L’extension exacte est difficile à préciser étant donné la disparition des fossés. Il est cependant vraisemblable que le puits actuellement visible soit médiéval et est été situé dans la basse-cour. Le système défensif est renforcé par un double fossé délimitant peut-être un ravelin ou une cour étroite au nord ouest (coté bois). La surface de ce château semble avoir été épargnée par les constructions, sauf la salle des fêtes et le presbytère qui ont du remplacer d’anciens bâtiments. Il est d’autre part possible que le centre de Venables ait été protégé par une enceinte villageoise. »
Une autre définition des lieux nous vient de Melle Varoqueau directrice des antiquités Historiques de Haute-Normandie et de M. Lemaitre responsable des fouilles médiévales. Lors d’une visite à Venables en 1986, ils confirment l’importance de l’ensemble historique que constituent la motte et ses environs immédiats. Pour eux, Gilbert de Venables a habité une tour donjon dominant la motte, une construction qui pouvait avoir 4 à 5 mètres de coté à deux étages maximum. Cette tour n’était faite que pour manger dormir et se mettre à l’abri par mauvais temps et, primordial pour l’époque, c’était un appareil de guet. La basse-cour seigneuriale se situait entre la motte et le ravin boisé. De l’autre coté entre la motte et l’actuelle rue du 9 et 10 juin 1940 se trouvait la « villa-agraria »ou les agriculteurs habitaient dans des masures.
La Motte Féodale.
Élévation probable avant 1042, du fait de sa hauteur plus élevée que celles autorisées par les ducs de Normandie à partir de cette date. La situation géographique du lieu a dû être un atout dans l'implantation et le développement du village par l'homme. Du sommet de celle-ci on découvre une vue imprenable sur le méandre que forme la Seine. Si nous Remontons le temps, a l’époque Gallo-romaine. Les quelques oppidums visibles après fouilles montre déjà que les élévations de terre sont pratiquées par les armées de Jules César lors de l’invasion des Gaules, c’est le talutage!. Ces enceintes palissées permettaient une bonne protection et une mise en œuvre relativement rapide pour une armée en campagne. Ces fortins du fait de l’occupation du pays qui va durer trois siècles et demi deviendront des oppidums. Ces mottes du moyen âge sont elles une forme plus évoluée de ces oppidums?.
Centre Culturel "Gilbert de Venables"